Parlons Climat

Au mois d’avril 2022, le groupe de travail III du GIEC a publié un rapport intitulé « Atténuation du changement climatique ». Les scientifiques nous alertent inlassablement sur le caractère alarmant de la situation climatique actuelle et à venir.

Le traitement médiatique du sujet, à l’image de la façon dont les citoyens reçoivent cette information, est assez disparate. Beaucoup de média alimentent l’éco-anxiété à l’image de ces titres :

  • Réchauffement climatique : « Près de la moitié de l’humanité vit dans une zone de danger » (figaro.fr - 28/02/2022)

  • Canicule, famine, pénurie d’eau… Le Giec tire la sonnette d’alarme sur le climat (marianne.net - 23/06/2021)

  • Climat. À quelle condition demain sera-t-il vivable ? Les réponses du rapport du Giec (humanite.fr - 28/02/2022)

La communication autour du climat a tendance à se centrer sur le scénario « +1,5°C » considéré à notre portée si nous décidons collectivement de changer de modèle de société. Le risque de ce positionnement est de créer deux camps : les optimistes combattifs d’un côté qui se mobilisent, s’impliquent voire militent et de l’autre les pessimistes résignés qui baissent les bras.

Souvenons-nous que ce n’est qu’un scénario parmi 4. Si l’on fait un pas de côté, on constate que le scénario « +1,5°C » est celui qui nous exposeraient le moins aux changements climatiques. C’est également le plus ambitieux donc celui qui exige les réactions les plus rapides et radicales. Il met chacun d’entre nous « sous pression ». Terme à la fois positif et négatif et qui nous ramène à la dualité combattre vs se résigner.

Sur le plan psychologique, la résignation est une réaction tout à fait commune, bien qu’improductive dans notre cas. Rappelons un point essentiel : chaque changement de comportement aussi minime soit-il nous éloigne du scénario le plus pessimiste (+5°C dans l’état actuel de nos connaissances). Or il n’est pas difficile d’imaginer les conséquences d’une telle élévation de température sur nos existences.

Comment sortir de notre torpeur et passer de la conscience du problème à l’action ?

Le Club Climat œuvre en ce sens. Un des outils disponibles pour aider chacun à franchir ce cap psychologique est la « conversation carbone ».

Élaborées à Cambridge, en 2006 par la psychologue Rosemary Randall et l’ingénieur Andy Brown, les Conversations Carbone sont basées sur des ateliers participatifs encadrés par deux animateurs certifiés, qui vous accompagnent vers un mode de vie plus sobre en carbone.
 Données chiffrées, discussions de groupe, exercices et jeux vous aident à trouver vos propres solutions pour un changement durable !

Si cette expérience vous tente, contacter :

conversations-carbone@grandbesancon.fr

Pour agir, il peut être utile d’avoir une vision globale de notre emprunte carbone. Le document ci-dessus est extrait d’une affiche construite par Citoyens Pour Le Climat (CPLC), un mouvement social écologiste national, à but non lucratif représenté dans le Club Climat de GBM (https://citoyenspourleclimat.org/).

On voit qu’en moyenne le transport représente 24% de notre empreinte, le bâtiment 22%, l’alimentation 19%, les biens de consommation 18% et les services 17%.

Une analyse plus fine fait un peu bouger les lignes. En effet, le Fret est un transport de marchandises, son impact se répartit sur toutes les catégories car l’essence de nos véhicules est acheminée par camions jusqu’aux stations, les matériaux de construction, les biens de consommation et alimentaires également. Il n’est pas question ici de se perdre dans les chiffres, mais d’appréhender l’ensemble des actes du quotidien et de questionner nos choix.

La méthode « BISOU »

B comme BESOIN
A quel besoin ce choix répond-il ?
I comme IMMÉDIAT
Puis-je attendre quelques jours avant de me décider ?
S comme SEMBLABLE
Ai-je déjà fait un choix qui a la même finalité ?
O comme ORIGINE
Quel est l’origine de ce produit, de ce service ?
U comme UTILE

Ce choix va-t-il m’apporter un confort primordial ? Va-t-il participer à mon bonheur ?

Il existe un score du bonheur basé sur le PIB par habitant, le soutien social, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté dans les choix de vie de l’individu, la générosité perçue, et le faible niveau de corruption perçue.

En 2019, la France occupait le 24ème rang*. Finlande, Danemark, Norvège et Islande occupent les 4 premières places.

Nous avons tendance à nous focaliser sur le pouvoir d’achat et le niveau de richesse. Le PIB par habitant est alors l’instrument de mesure. En 2019, la France occupait le 25ème rang*, la Finlande le 22ème rang, le Danemark le 13ème rang, la Norvège le 6ème rang et l’Islande le 14ème rang. A contrario, le Qatar qui occupe le 1er rang en terme de PIB par habitant occupe le 29ème rang du score du bonheur.

                Source : Wikipedia

Un dicton populaire nous dit que : « L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y participe. »

Moralité : Il serait peut-être plus judicieux de conclure que « l’achat ne fait pas le bonheur ».

* sur un total de 156 pays

Article publié sous Licence Creative Common

CC-BY-NC-SA - Christophe RAVEL - juin 2022


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